Traversée: Le Havre - Dakar

Novembre 2010

Si nous avons pu embarquer dès dimanche après-midi,il nous a fallu attendre mardi matin pour assister au largage des amarres ! Même si nous étions tous à cran face à ce nouveau retard (je n'ose imaginer ce que ressentent les passagers qui sont à bord depuis Hambourg et qui rongent leur frein depuis fin octobre!) nous avons passé le temps à admirer le ballet des chariots cavaliers qui parcourent le quai à la recherche du bon container pour le déposer au pied de la grue qui se charge de le mettre en place sur le pont de notre navire... En effet, en plus des nombreuses voitures (neuves ou occasion suivant le pays de destination) et engins de chantier divers et variés, le Repubblica del Brasile transporte aussi (dans ses cales et sur le pont) 600 containers (nous sommes loin des 13 000 boites que transportent les plus gros porte containers qui font escale au Havre!).

Nos véhicules sont enfin à bord, sanglés parmi les autres ...

Avec nous à bord il y a deux couples d'allemands, un couple de suisses allemands et deux couples de français. Le « steward » chargé de nous chouchouter et les officiers sont italiens, les hommes d'équipage philippins parlent anglais... de quoi perdre son latin!

Les cabines sont telles que nous nous les imaginions: sobres mais confortables et spacieuses.

Le principal défaut de ce séjour vient de la nourriture ... elle est bonne et beaucoup trop copieuse (trois assiettes par repas et autant de couverts ... normal puisque nous mangeons à l'italienne: un plat de pâtes, un plat de poisson puis de la viande et un dessert !) Il va falloir faire très attention et fréquenter assidument la salle de sport !

Mardi 16 novembre à 10h, nous quittons enfin le quai! La mer est d'huile et le ciel est bleu.

A bord c'est la joie ... mais elle sera de courte durée!

A une vingtaine de km du Havre, le navire stoppe et jette l'ancre ... on nous explique que le commandant souhaite attendre que la tempête se calme dans le golfe de Gascogne ... sans doute veut-il éviter ce qui est arrivé à ce porte container!

Pourquoi ne pas attendre dans le port? Pour ne pas avoir à payer et pour laisser la place aux autres navires qui doivent décharger!!

Mercredi 17: nous n'avons pas bougé de la journée et il pleut!

Jeudi 18, 14h30, nous levons enfin l'ancre!

Très vite nous comprenons pourquoi nous avons attendu ... dès que nous quittons l'abri du Cotentin le navire se met à tanguer. Les vagues tapent sur la coque avec violence; tout craque, tout bouge mais personne n'est malade. C'est supportable !

Ces conditions météo nous suivront jusqu'à Porto où le soleil fera ses premières apparitions. Les seules occupations possibles sont la lecture ou les jeux sur ordinateur ...

Nous profitons des rares accalmies pour prendre l'air sur le pont ou visiter la passerelle.

Mardi 23: depuis quelques jours nous avons vraiment l'impression d'être en vacances ! La chaleur augmente chaque jour un peu plus, la mer est d'huile. Tout le monde a sorti sa tenue d'été (même les membres d'équipage!) et nous lézardons sur le pont en scrutant les flots. Au large de la Mauritanie, nous croisons des troupes très nombreuses de dauphins, des globicéphales et avons même entrevu le souffle et la queue d'une baleine!

Mercredi 24: Arrivés au large de Dakar vers 6h du matin, nous comprenons enfin pourquoi les navires prennent continuellement du retard sur leurs prévisions... Nous ne pourrons entrer dans le port avant 6h demain matin par manque de place à quai! 24H perdues à attendre à quelques km de la terre, des commerces ... et des cyber-cafés !!!

L'équipage est sur le pied de guerre durant toute l'attente! Des scellés ont été posés sur tous les locaux susceptibles de cacher un homme (y compris sur les canots de sauvetage) et des matelots surveillent en permanence la coque du navire qui est éclairé toute la nuit ... Le but de la manoeuvre est d'empêcher des clandestins de monter à bord !

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